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le blog de lu³
21 avril 2015

J'ai testé pour vous : Être modèle lors d'un shooting

« Mets ton pied là.

Vrille ta hanche. Encore… Encore un peu plus. Voilà

Tourne la tête, pose-la sur ton épaule. Un peu plus, tourne-la au maximum.

Voilààà. Maintenant regarde-moi avec un regard amoureux … C’est un regard amoureux, ça ?

Non, ça va pas. Baisse un peu le menton ? Remonte. Non en fait, rebaisse.

Regarde la lumière.

Maintenant contracte tous tes muscles le plus possible.

Et j’ai perdu le regard … Regarde en bas. 3, 2, 1, regarde-moi !

On la refait, mais prends un air un peu plus détendu cette fois. »

 

 

… Comment dire.

 

Un photographe, c’est quelqu’un qui te regarde, au sens premier du terme. Il regarde tes traits, tes particularités physiques, et il les analyse avec un œil critique en essayant de voir comment ça pourrait rendre en photo. Et il peut parfois être assez direct et autoritaire (en tout cas le mien l’était).

 

« T’as des cernes.

Je t’interdis de toucher à tes ongles !

T’as les cheveux super soyeux *dit-il en les caressant*

En fait t’as pas beaucoup de fesses …

Tourne toi un peu plus on voit ta bite. »

 

C’était mon tout premier shooting (mais assurément pas le dernier), et j’avoue que poser nu 20 minutes à peine après avoir commencé fut assez déconcertant. Mais bon, après des années de pudeur familiale intense, j’arrive enfin à montrer mon corps sans trop de problème. Je suppose que ça dépend de chacun. Face à unE photographe (ou un photographe gay), j’aurais sûrement eu plus d’appréhensions à me foutre à poil. En l’occurrence, tout s’est passé de manière très professionnelle, et j’étais apparemment, je cite, « particulièrement à l’aise » en tenue d’Adam.

 

Cachez ce téton que je ne saurais voir

 

Acné, cernes permanents et silhouette ultra-longiligne (1m95 pour 70kg grand max), j’étais un bon zombie squelettique pendant toute mon adolescence. D’où une image de mon corps pas vraiment folichonne, que je compensais à grands coups de pulls flottants et de jeans informes. De toute manière quand on est grand et mince, les vêtements à « la bonne taille » sont forcément trop larges.

Du coup, quand j’ai commencé à changer et à réaliser qu’en fait, je n’étais pas si moche que ça et que je pouvais plaire grâce à mon physique, j’ai commencé à avoir une image de mon corps, certes aléatoire (j’suis moche, j’suis beau, j’suis moche, j’suis beau), mais dans l’ensemble plutôt en progression.

Bon, j’ai toujours quelques boutons par-ci par-là de temps à autre, et j’ai toujours une silhouette plus proche du I que du V, mais disons que ça s’est un peu amélioré quand même (77 kg, yeay !). Faire ce shooting était, je suppose, un moyen de prendre ma revanche sur mon adolescence, et me donne envie de m’améliorer encore plus. « La photographie c’est thérapeutique. », comme dirait le photographe.

D’autant plus que ça permet de se la péter en disant « Ouaaais-han, j’ai fait un shooting le weekend dernier-han ». Superficiel au possible, mais tellement flatteur pour l’égo.

 

 

 

Entre chaque session, on s’arrêtait pour regarder comment les photos rendaient sur l’écran, et éventuellement changer la saturation ou le cadrage de quelques-unes d’entre elles. S’il y a un truc que je dois retenir de cette expérience, c’est que la personne prise en photo est la moins bien placée pour juger de la qualité de ladite photo.

 

« Mon nez est bizarre, non ?

J’ai un double-menton …

J’aime pas mon sourire !

Non, pas celle-là, je ne rentrais pas le ventre quand tu l’as prise. »

 

Alors que le photographe, de son côté, cherche surtout - si j’ai bien compris - l’étincelle dans le regard. En bon scientifique cartésien, je me dis que cette « étincelle » doit probablement être liée à la dilatation de la pupille et aux contractions involontaires infimes des différents muscles orbiculaires que l’observateur perçoit inconsciemment, étant donné que le cerveau analyse en priorité les yeux et la bouche en voyant un visage (cf. l’expérience du Chat du Cheshire).

Mais ça fait peut-être moins rêver dit comme ça.

Parfois, il était en extase devant une photo en particulier en disant « Celle-là elle est juste géniale ! On sent vraiment quelque chose ! Tu trouves pas ? » et j’acquiesçais d’un « Mmmh-hum » peu convainquant, sans oser dire que j’y avais un bourrelet énorme et des cuisses de grenouille. On ne regardait pas la même chose.

 

Tiens, quel beau sol. Non, vraiment, très agréable au toucher.

 

Au final, le shooting s’est terminé par un brutal « Tu commences à avoir une sale gueule, on arrête » après presque 3h et un peu plus de 700 photos prises. J’étais à poil les 2/3 du temps, à faire des acrobaties ou à tenir une pose douloureuse avec les projecteurs braqués dans les yeux. Tu m’étonnes que j’aie une sale gueule.

Je râle, je râle, mais plus sérieusement c’était quand même une super expérience que je ne regrette absolument pas, bien au contraire ! Je vous conseille d’ailleurs vivement de suivre le travail dudit photographe en cliquant ici ou , ou éventuellement de le contacter pour un shooting si vous passez à Avignon.

J’espère pouvoir en refaire prochainement, histoire de pouvoir comparer différentes expériences & différents photographes. Idéalement, j’espère aussi gagner des sous en le faisant, mais bon, ne rêvons pas trop vite : ce ne sera pas pour tout de suite, et je n’ai de toute façon pas envie de devenir superficiel et de plaquer 5 ans d’études pour me lancer dans le mannequinat.

Mais avouez que l’idée d’un ingénieur mannequin à ses heures perdues fait quand même grave rêver, non ?

Les études supérieures c'est trop mainstream.

PS : n'hésitez pas à commenter, à liker ou à partager mon blog si vous avez aimé ! "Un blog, c'est thérapeutique". Et puis en plus d'être un mannequin ingénieur, j'ai aussi envie d'être écrivain à succès, histoire de rajouter une couche. Et éventuellement peintre et danseur. Ouais, j'le sens bien.

PPS : pas la peine de me demander de vous montrer les photos de nu. Même pas en rêve.

PPPS : étant donné que mon prochaine article sera sur le féminisme (promis ça va être intéressant), et que j'ai été assez surpris de voir que la quasi-totalité des offres de photoshoot amateurs disaient "cherche jeune femme 25-30 ans sans pudeur avec poitrine généreuse" (et que les photographes étaient évidemment tous des mecs), je vous propose de lire un super article de blog très instructif et très bien écrit intitulé "La photographe était une femme".

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Commentaires
C
J'aimerai bien qu'on puisse se revoir pour un petit rock ;). C'est génial tu as de belles photos moi je ne me sentirais pas de faire ce genre de chose. Et puis bon ta dernière phrase correspond bien à tout ce que je ne suis pas ^^ et même si ces types sont surement louches c'est quand même ce que recherche la plupart des photographes et des gens globalement.<br /> <br /> Je suis contente d'avoir pu avoir de tes nouvelles par l'intermédiaire de ton blog. Bonne continuation et bon courage pour réaliser tous les projets dont tu parles. Pour ma part je ne pense pas être capable d'avoir d'autres activités. <br /> <br /> <br /> <br /> Claire
J
Très bon article - j'ai tout à fait retrouvé l'ambiance de la séance. <br /> <br /> Ingénieur,écrivain et mannequin: ok.<br /> <br /> Je veux bien te retrouver pour une séance "danse " pour immortaliser cette autre compétence. ;-) <br /> <br /> Je t'encourage à continuer les séances photos, à multiplier les expériences pour te constituer un book à présenter aux agences. <br /> <br /> Bonne continuation. Tu as du talent. <br /> <br /> Jean Michel
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