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le blog de lu³
8 août 2015

Trash, Drogue & Sex : Une soirée mousse à Barcelone

Âmes sensibles, préparez-vous. Dans cet article je vais parler de bites, de sperme, de relations sexuelles non-protégées avec des inconnus et de drogues en tout genre. Apparemment ça fait grimper l'audimat.

 

Tous les mecs dans la boîte étaient à moitié nus. Le dress-code était relativement simple : maillots de bain les plus moulants et les moins couvrants possible. L'expression "moule-bite" prend ici tout son sens. Quelques pudiques gardaient leur t-shirt, et parmi les rares filles présentes, quelques unes étaient torse nu également. Un téton est un téton, et voir une fille seins nus ne sera de toute manière pas la vision la plus choquante de la soirée. Un panneau à l'entrée de la boîte signalait aux rarissimes hétéros présents qu'ils étaient ici en terrain LGBT et que s'ils ne sont pas contents ils n'ont qu'à partir.

J'essayais d'oublier mes complexes au milieu de tous ces mecs bodybuildés, et de me dandiner avec eux sans en perdre mes tongs glissantes sous la mousse qui m'arrivait à la taille. De temps en temps, un employé de la boîte se mettait derrière le canon à mousse et aspergeait avec violence la foule. C'est dingue comme Barcelone est peuplée de beaux gosses, quand même. D'un côté on se rince l'oeil à chaque coin de rue, et les playboys qu'on ne voit habituellement que dans les pubs deviennent d'un coup beaucoup plus accessibles, mais de l'autre on se sent intimidé et on remet énormément son physique en question.

Alors que je commençai à entrer dans la phase des soirées en boîte où je déprime parce que je me sens moche dans un milieu anxiogène où personne ne se parle, un bel espagnol arrive vers moi et entame la parade nuptiale du monde gay. Ça consiste en très peu de choses, vraiment : d'abord tu regardes l'autre et tu attends de voir s'il soutient ton regard (il est intéressé) ou s'il le détourne (il n'est pas intéressé, ou bien il est timide), puis tu passes à côté de lui en l'effleurant "par accident" dans la foule, et tu observes sa réaction. En l'occurrence Javier - de son p'tit nom -, était très mignon, avec un torse à faire fondre une nonne, donc 15 secondes plus tard on était en train de s'embrasser, en maillots de bain dans la mousse au milieu d'une floppée de pédés.

Clairement, il n'avait pas les idées bien claires. Il clignait frénétiquement ses grands yeux en regardant partout autour de lui comme s'il se demandait ce qu'il foutait là, tout en ayant l'air de bien s'y amuser quand même. Je pariais sur l'ecstasy, mais il m'a dit plus tard qu'il était sous GHB. Ce qui explique d'ailleurs pourquoi il a utilisé son coupon d'entrée pour une boisson tard dans la soirée, alors que la boîte était sur le point de fermer. L'alcool et le GHB faisant mauvais ménage, il a passé la soirée complètement "sobre", tout du moins par rapport à l'alcool.

Car pour le reste, il était bien défoncé. A peine commençait-on à s'embrasser qu'il commence à me malaxer le maillot de bain. Bon, c'est une boîte gay, c'est une soirée mousse, c'est Barcelone, il est vraiment sexy, admettons. Mais quand il a commencé à passer sa main sous le tissu et à s'aventurer vers mon arrière-train, je lui ai fait comprendre que le contexte n'était pas le plus propice pour m'introduire quoi que ce soit dans les fesses en la lui repoussant. Apparemment, lui n'avait pas autant de scrupules.

Alors qu'au fil des minutes, ça commençait vraiment à partir en préliminaires dans la mousse à côté des autres "couples" (il y a toujours des coins plus glauques que les autres dans une boîte), deux autres mecs qui passaient par là ont décidé de se joindre à la partie. Et ça se caresse, et ça se branle, et ça se doigte, j'en passe et des meilleures. A côté de nous des mecs s'adonnaient carrément aux joies de la sodomie, à moitié cachés par la mousse qui servait également de lubrifiant (mais vu les rougeurs dues à la mousse que j'ai eu sur mes jambes le lendemain, je ne pense pas que s'en servir comme lubrifiant soit l'idée du siècle).

A un moment, alors que j'avais introduit un ou deux doigts dans mon bel espagnol (roooh, ça va, hein), je sens quelque chose d'autre y rentrer. Naïvement je me dis que ça doit être le doigt d'un des nouveaux arrivants, mais c'était étrangement trop gros pour être un doigt. J'ai regardé, et effectivement, ce n'était pas un doigt. Et bien sûr, aucun signe de capote, sinon c'est pas drôle... Je dois dire que j'ai été quand même assez choqué (oui, même moi) de voir que Javier ne bronchait pas le moins du monde de ce qui pouvait rentrer dans ses fesses, et qu'il était occupé à embrasser l'autre tout en branlant ce qui passait à sa portée. Que ce soit dit : on peut choper le VIH à ce genre de soirées (et/ou toutes sortes d'autres IST).

C'est en gros à ce moment-là que j'ai quitté cette troupe de joyeux lurons pour retourner me dandiner avec le reste des gens "normaux" (pour autant que danser en maillot de bain en étant collés à un tas d'inconnus lubriques soit "normal"). J'ai pu alors me confronter à des comportements pas toujours très logiques, comme par exemple me recevoir des fonds de verres dessus. Bon d'accord, c'est une soirée mousse, t'es de toute manière trempé, mais ça ne fait jamais plaisir de se prendre des glaçons dans le dos. Peut-être que c'est un item de la parade nuptiale locale, et donc un moyen de me dire "eh, toi, je te veux tellement que je te jette le reste de mon verre dessus", mais j'ai des doutes.

Régulièrement (à chaque fois que j'avais de la mousse dans les yeux), j'allais faire un tour aux douches. La file d'attente pour accéder aux douches étant plus longue que celle des toilettes (en même temps vu ce qu'il se passe aux toilettes, t'as pas envie d'y rester très longtemps), il fallait parfois supporter des regards inquisiteurs et libidineux des gens dans la file. Aux toilettes j'ai recroisé ce bon vieux Javi, à nouveau en bonne compagnie. Insatiable, décidémment : faites-moi penser à ne jamais prendre de GHB. Un peu partout on pouvait aussi trouver des emballages de capotes, et même quelques capotes usagées. On commence par se dire que c'est glauque, mais reflexion faite, c'est plutôt positif de voir qu'une capote a été utilisée.

A un moment, je commençais à avoir soif à force de danser, et un trentenaire bien imbibé avec un accent français à couper au couteau commence à me dire dans un anglais très approximatif que j'étais très mignon. Je lui explique que je suis français aussi, et oubliant mes scrupules, commence à discuter avec lui dans l'optique bien précise d'étancher ma soif. Il me raconte qu'il s'apprêtait à partir, mais que vraiment, il me trouvait très mignon (me disait-il en matant mon torse et mon maillot de bain. J'ai pu me mettre à la place de n'importe quelle fille avec un décolleté, et franchement les filles, je compatis). Je le remercie et tente le bluff en disant que de mon côté j'allais sûrement me prendre un verre. "Tu vas prendre un verre ? Tu veux que je te l'offre ?" Bingo.

Je l'écoute déblatérer des phrases plus ou moins vides de sens à cause de l'alcool dans la file d'attente du bar, et quand enfin je commande mon gin tonic, je patiente les 5 minutes conventionnelles avant de dire que mes amis me cherchaient, que je devrais aller les retrouver, mais merci pour le verre, si tu veux on reste en contact, je te laisse mon numéro. Évidemment je lui ai laissé un faux, qu'il a hélas fait sonner pour me laisser le sien en retour. Je m'excuse donc auprès du ou de la français(e) réveillée à 4h du matin à cause de moi et qui a dû recevoir des sms bizarres, mais que celui ou celle qui n'a jamais profité d'un mec bourré pour se faire payer un verre me jette la première pierre.

Dans l'ensemble c'était quand même assez drôle, même si on s'approchait dangereusement des limites de la morale. Enfin tout du moins de ma morale. Pour la majorité des gens, j'imagine que la morale a déjà été pulverisée au bulldozer depuis longtemps. Mais bon, c'est une expérience rigolote à faire, à manipuler néanmoins avec précaution : on est en terrain glissant.

 

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